Article de Mouvements sur : Peut-on civiliser les drogues ?

Revue MOUVEMENTS, rubrique Livres, n°25, janvier-février 2003.

Jean-François Laé, à propos du livre : Peut-on civiliser les drogues ? De la guerre à la drogue à la réduction des risques.

Un toxicomane doit-il pouvoir protéger sa santé, a-t-il le droit de se soigner, même s’il est toxicomane ? Jusque vers 1995, cette question est restée totalement irrecevable. La figure du toxicomane qui se défonçait, s’attaquait à son corps et se détruisait lui-même, faisait écran à cette question de sant publique qui consiste à penser que, quelle que soit son usure ou sa folie, le corps doit pouvoir se soigner sans condition. Entamé, ébréché, incisé, démoli, même de sa propre faute, le corps en détresse doit pouvoir accéder à la santé publique, ou plus exactement, celle-ci doit accéder aux détresses les plus sévères, même jusque sous les plaintes de ceux « qui n’en valent pas la peine ».

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