- Auteur.e.s :
- Benjamin Billot
- Anne Coppel
Épisode 1 : La loi de 1970
Benjamin Billot « vous propose pour la première fois une interview d’experte : la sociologue Anne Coppel. Avec elle, on va parler d’un concept qui s’appelle la réduction des risques.
Ce concept on le retrouve aujourd’hui partout sur le web des usagers de drogues, sur les forums, dans les groupes Facebook , sur les réseaux sociaux etc.
La réduction des risques s’oppose à l’idéologie prédominante en France quant à l’usage de drogues.
En France on considère que face au risque inerrant de prise de drogues, la solution c’est l’interdiction, la pénalisation de l’usage.
Une solution qui a pourtant fait les preuves de son inefficacité : la France est à la fois l’un des pays européen où la politique des drogues est la plus répressive, et l’un des pays européen où l’on consomme le plus de stupéfiants. »
Nouvel épisode de Substance !
▶️Interview d'Anne Coppel, sociologue, qui a passé sa carrière à chercher des solutions pour aider les héroïnomanes.
Elle nous parle de la naissance du concept de "réduction des risques"https://t.co/dyNbljO9T0
— Substance (@SubstancePod) June 2, 2022
Épisode 2 : L’Ordre ou la Santé
Dans ce second épisode, Anne Coppel nous raconte comment elle a pris conscience que la réduction des risques pouvait devenir une politique publique.
Dans le premier épisode « de Substance, on a vu comment la politique répressive mise en place en 1970 a mené à une impasse quand le Sida a frappé le pays.
L’épidémie s’est répandue parmi les consommateurs qui s’injectaient de l’héroïne. Ils avaient de grandes difficultés à être soignés car à l’époque les traitements de substitution n’étaient pas autorisés. Le sevrage était très difficile à cause des symptômes de manque qui sont très importants quand on arrête les opiacés.
Les acteurs de terrain, dont Anne Coppel, faisaient leur possible pour limiter les dégâts du Sida parmi les usagers.
Par exemple en distribuant des seringues stériles. Et ce simple geste, qui paraît évident aujourd’hui, brisait un tabou. Il impliquait d’accepter l’usage de drogues pour essayer d’en limiter les conséquences dramatiques.
C’était déjà un embryon de réduction des risques. Un embryon qui n’allait pas tarder à grandir et à venir au monde. Vous allez l’entendre dans ce second épisode dédié au témoignage d’Anne Coppel. »
Substance Podcast
À la base de Substance, il y a une idée simple. Parler de drogue, sans jugement ni prosélytisme, avec des consommateurs. Sept usagers ont accepté de témoigner. Ils ont entre 30 et 72 ans, ils ont des années de consommation derrière eux et ils assument leurs pratiques.
Ils n’ont pas de problèmes sociaux particuliers. Ils prennent des drogues puissantes. Ils parlent de LSD, d’héroïne, de crack, d’amphétamines, de champignons hallucinogènes, d’ayahuasca et d’iboga. Des drogues très différentes les unes des autres. Leur seul point commun est d’être classées comme stupéfiants par la loi française.
Ces témoignages sont en fait des récits d’humanité, sous l’angle de la relation aux drogues. Si vous leur prêtez une oreille attentive, vous vous apercevrez qu’il est souvent question de beauté, de spiritualité, de rapport à l’autre et en quelque sorte, d’une quête de sagesse.
« Pour beaucoup, les usagers de drogue(s) sont vus comme des junkies en marge de la société. Pourtant, la plupart des celles et ceux qui en consomment, qu’elles soient «douces» ou «dures» vivent parmi les autres, parfois même sans que personne ne s’en aperçoive. Dans une démarche pédagogique et curieuse, le journaliste Benjamin Billot part à la rencontre de drogué·e·s de France et de Navarre pour comprendre leur rapport au produit et à leur entourage. À chaque personnage sa drogue, à chaque drogue ses spécificités, et à chaque témoignage sa profondeur et ses contradictions. De quoi dédiaboliser l’usage de drogues sans pour autant en faire l’apologie. »
Créé par Benjamin Billot.
Visuel : K-catcha.