Pour mieux lutter contre le cannabis : sortir de l’hypocrisie

Légalisation contrôlée du cannabis

Rapport du Groupe de Travail, Présidé par Daniel Vaillant, Député de Paris, Ancien ministre de l’Intérieur
Assemblée nationale – XIIIème législature.

I n t r o d u c t i o n


Avec 13,4 millions d’expérimentateurs et près de 4 millions de consommateurs, le cannabis est devenu, malgré son interdiction, un produit de consommation courante comme le tabac et l’alcool. Banalisé par les plus jeunes, stigmatisé par les plus anciens, il est difficile d’en faire le sujet d’un débat sérieux et raisonné, sortant des idées reçues .

C’est pourtant le défi que nous proposons de relever.L’hypocrisie du statu quo n’est plus tenable. La loi de 1970, sensée protéger la société de la toxicomanie, a totalement échoué. La France est l’un des pays où la consommation de cannabis est la plus importante d’Europe, alors que notre législation est l’une des plus répressives.

Paradoxalement, la prohibition est devenue l’alliée objective des trafiquants contre tout principe d’égalité en matière de sécurité.

Nous ne pouvons plus tolérer les multiples nuisances liées à ce trafic que subissent les habitants de nos quartiers populaires.

La criminalisation du consommateur n’a pas empêché l’augmentation continuelle de leur nombre au cours des 20 dernières années et n’a pas, loin s’en faut, retardé l’âge de la première expérimentation. Comme l’alcoolisme et le tabagisme, le « cannabisme » , c’est-à-dire la consommation excessive et problématique de cannabis, frappe de nombreuses familles françaises.

L’État a le devoir de répondre avec lucidité, courage et fermeté à la totalité des questions soulevées.

Après avoir mené plus de quarante auditions de représentants d’institutions (police, justice, MILDT…), de nombreuses associations (usagers de drogue, intervenants en toxicomanie, prévention…), des médecins, juristes, économistes et chercheurs, afin de confronter les études, points de vue et analyses sur la question du cannabis, les membres de ce groupe de travail SRC dressent dans ce rapport l’état des lieux du phénomène.

Au-delà du simple constat, nous souhaitons également aider le Parti Socialiste en proposant des solutions concrètes, réalistes et sérieuses en matière de santé publique, de sécurité et de lutte contre la criminalité associée aux trafics.

En ce domaine, le laxisme consisterait à s’obstiner à ne pas voir ce qui nous saute aux yeux et à s’interdire tout débat sur un sujet prétendument tabou, ce qui reviendrait à abandonner les Français sans leur offrir de véritables réponses alternatives.

 

 

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