Revue de littérature / Christian Sueur – ATHS : Évolution historique et place du concept de psychothérapie dans les thérapies psychédéliques.

Colloque ATHS, Biarritz, 22 octobre 2021.

PLÉNIÈRE #9 : DES PSYCHÉDÉLIQUES EN SANTÉ MENTALE

Présidence : Vincent VERROUST (Paris) et Patrick MARTIN (Paris)
Modération: Bertrand LEIBOVICI (Paris)

🎤 La psilocybine dans l’arrêt du tabac : de nouveaux horizons pour les traitements de l’addiction ? – Albert GARCIA-ROMEU (Baltimore)
🎤 La psilocybine dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs et de la détresse liée au cancer – Matthew JOHNSON (Baltimore)
🎤 Pharmacologie des psychédéliques et autres hallucinogènes – Patrick MARTIN (Paris)
🎤 L’émergence des psychothérapies assistées au LSD, 1950-1970 – Zoë DUBUS (Marseille)
🎤  Christian SUEUR, Psychiatre, addictologue, praticien hospitalier, Président du GRECC (Paris)


Intervention à 1h50mn37s


  Nous allons, dans une revue de la littérature sur la médecine psychédélique, tenter de repérer les concepts intégrés dans la sémantique employée dans cette littérature, et l’évolution de la notion de psychothérapie, au cours de l’histoire. Au début des années 1950 1960, le concept de « thérapie psychédélique » n’existe pas : les thérapies sont intimement liées à administration de LSD (et dans une moindre mesure de mescaline), et, soit il s’agit d’observations cliniques, psychiatrique avec peu d’ambition thérapeutique (comme dans les travaux de l’école française de l’hôpital Sainte Anne à Paris, centrée sur l’étude de ce qui est considéré comme des « états psychotiques et hallucinogènes transitoires » produits par le LSD)1, soit il s’agit de « psychothérapies avec LSD » .

C’était avant la prise en compte des autres substances psychédéliques, psilocybine et autres tryptamines (DMT, ayahuasca, ibogaine), kétamine ou phényléthylamine (essentiellement la MDMA2).

On parlait alors essentiellement de « LSD therapy », mais avant tout de « LSD psychotherapy ».

Ainsi on peut citer un certain nombre d’articles « historiques », dont les 5 travaux évoqués par Zoé Dubus, aux États Unis, en Angleterre, en Allemagne, et en France :

– « LSD 25 as an aid in psychotherapy : preliminary report of a new drug », de Anthony K. Bush et Warren Johnson, exerçant dans le Missouri, dans le journal Diseases of the Nervous System, en 1950.3

– « Uber die Verwendung von Rauschdrogen (Meskalin und Lysergic saüre dierthylamid) in der Psychotherapie », de Walter Frederking, dans Psyche-Zeitschrift für Psychoanalyse, en 1953.4

– « Psychotherapy with lysergic acid diethylamid », de Betty G. Eisner et Sidney Cohen, dans The Journal of Nervous and Mental Diseases, en 1958.5

– « À propos de l’utilisation des substances dysleptiques en psychothérapie. Résultats favorables de substances répétées », de Laurent Stevenin et Jean Claude Benoit, dans la revue L’Encéphale, en 1960.6

– « The psychedelic experience . A new concept in psychotherapy », de J.N. Sherwood, M.J. Stolaroff et W.W. Harman, dans le Journal of Neuropsychiatry en 1962.7 On peut également citer en 1959, « The use of Hallucinogenic Agent in Psychiatry » d’Oscar Janiger, un des pionniers américains, dans le Californian Clinican8, l’ouvrage de D.B. Blewett et N. Chwelos, « Handbook for the Therapeutic Use of Lysergic Acid Diethylamine-25 »9, et l’article de Ronald Sandison : “The role of Psychotropic Drug in Individual Therapy”, dans le Bulletin de l’Organisation Mondiale de la Santé.10 Durant les années 60-70, la plupart des travaux sont également indicés sur la psychothérapie :

– « Hallucinogenic Drugs and Their Psychotherapeutic Use », l’ouvrage de l’équipe anglaise de Ronald Sandison, paru en 1963.11  

– « The Use of Lysergic Acid Diethylamide (LSD) in Psychotherapy », de E.F.W. Baker, de l’Université de Toronto, ; en 1964.12

– « Three years experience with the use of LSD as an aid in psychotherapy », du suédois Gordon Johnsen, en 1964.13

– « Analytic and Integrative Therapy with the Help of LSD 25 » et « LSD-25, a tool in Psychotherapy » du Californien Rudolf Holzinger en 1964.14

– « A Controlled Comparison of Five Brief Treatment Techniques Employing LSD, Hypnosis, and Psychotherapy », de A.M. Ludwig et J. Levine, en 1965.15

– « LSD in Psychotherapy and Alcoholism » l’article d’Harold Abramson en 196616, et « The Use of LSD in Psychotherapy and Alcoholism », le livre édité par H.A. Abramson à Indianapolis en 1967.

– « The Cathartic and Interpretative Approach to the Regressive Events during Psychedelic Therapy», des tchèques Milan Hausner et Zbynek Havlicek, en 1967.17

– « Basic functions involved in the psychotherapeutic effect of psychotomimetics », de Hanscarl Leuner, in J.M. Shlien (ED.), « Research in Psychotherapy », en 1968.

– « Psychotherapy for the Dying : Principles and Illustrative Cases with Special Reference to the Use of LSD », de Gary Fisher, OMEGA, en 197018.

– « The experimental use of psychedelic (LSD) psychotherapy », de Walter Pahnke, Stanislas Grof et coll., en 1970.19

– « The use of music in psychedelic (LSD) psychotherapy », de Helen Bonny et Walter Pahnke dans le Journal of Music Therapy, en 1972.20

– « LSD psychotherapy : a review of the literature and some proposals for future research », de R.C. Clyman, paru dans le Rhode Island Medical Journal en 1972.21

– « LSD-assisted Psychotherapy in Patients with Terminal Cancer », de Stanislas Grof, L.E. Goodman, William A. Richards et coll., dans la revue International Pharmacopsychiatry, en 197322.

– « The use of LSD as an adjunct to psychotherapy : fact and fiction », d’Abramson, en 1973.23

– « MDA-Assisted Psychotherapy with Neurotic Outpatients », co-rédigé par Yensen, Kurland et coll.24 , un des premiers travaux de psychotherapie assistée par une phényléthylamine (MDA)25.

– « Low Doses of Dipropyltryptamine in Psychotherapy », de R.A. Soskin et al., en 1973,26 un des premiers travaux avec une tryptamine. Dans les années 1970/80, ce sont essentiellement les phényléthylamines, MDMA, et ecstasy, qui vont être beaucoup utilisées aux USA, en Californie; ce sont des substances synthétisées par Alexander Shulgin27, ou David Nichols28, qui vont être utilisées par des psychothérapeutes29, en particulier Ann Shulgin, la femme de Sacha Shulgin. Puis, c’est en Suisse que ce type d’utilisation psychothérapique des psychédéliques et entactogènes, va se poursuivre, avec en particulier Peter Gasser30, qui a poursuivit « discrètement » des thérapies avec le LSD (et la MDMA) de 1988 à 1993.

À partir de la fin des années 50, apparait le vocable de “thérapie psychédélique”. Ces thérapies, dites psychédéliques, se pratiquent avec des doses de LSD de plus de 250 microgrammes par prise, et ce sont généralement des doses utilisées par l’ensemble des thérapeutes canadiens (les précurseurs Abraham Hoffer31 et Humphry Osmond32 et Bernard Aaronson33) puis les américains (Oscar Janiger34, Betty Eisner35, Sidney Cohen36, Myron Stolaroff37, Stanislas Groff et collègues, Abramson, etc…). C’est particulièrement le cas dans les premiers travaux de l’équipe de Pahnke et Grof, et, en particulier, dans les articles cosignés par A.A. Kurland, qui pratiquait avec Walter Pahnke au Spring Grove Hospital, à coté de Baltimore, dans le Maryland38 (Diapo 9). Dans cet hôpital, entre 1957 et 1973, plus de 2500 patients ont été traités. Puis c’est l’ouvrage de référence de Stanislas GROF, « LSD psychotherapy », publié en 1980, (et réédité par la MAPS en 2001)39, qui signa, d’une certaine manière, la fin des expérimentations « officielles », et des publications sur le sujet, avant la « renaissance psychédélique”40 (Diapo 10) qui démarra en 1994, avec Charles Grob, à l’UCLA, puis progressivement dans de nombreux pays, d’abord caractérisée par une nette augmentation des travaux neurobiologiques, dans les années 2000, puis, par de nouvelles publications sur les thérapies psychédéliques, à partir des années 2015.

Pour les « anciens » auteurs, la substance psychédélique était clairement au service du processus psychothérapeutique41, avec un spectre, en termes de « dose », très large : Ronald Sandison en Angleterre, et Hans Carl Leuner en Allemagne, à partir de 1955, utilisaient de petites doses, de 30 à 100 microgrammes pour Leuner, et de 50 à 200 microgrammes, pour Sandison ; ce sont des doses qui sont supérieures à ce que l’on entend aujourd’hui sous le vocable de « microdoses », de 15 à 30 microgrammes.42 Sandison, comme Leuner43, était clairement indicé dans le champ de la psychiatrie, et du traitement des maladies mentales, des névroses graves, et des dépressions. C’est dès sa rencontre avec le LSD en 1952, lors d’un voyage en Suisse au cours duquel il visita le Laboratoire Sandoz, qu’il pu revenir en Angleterre avec du Delysid, et qu’il commença à traiter ses patients hospitalisé au Powick Hospital de Gloucestershire, où il travaillait, et essentiellement les patients qui n’avaient pas pu être soignés de façon satisfaisante, avec des prise en charge psychothérapiques classiques.44 A la suite de ces expérimentations positives, Sandison a proposé le concept de « thérapie psycholytique »45, situation dans laquelle la substance est clairement un adjuvant au processus psychothérapeutique, un « outil », un « véhicule », une sorte de « tapis volant », qui permet à la psychothérapie de se déployer plus aisément, en faisant advenir à la conscience des problématiques, ou des traumatismes, refoulées, inconscients46.

Mais Sandison était un analyste jungien, et il mêlait dans sa pratique, aussi bien la métapsychologie freudienne, que l’apport jungien, autour de la rencontre onirique avec des images symboliques révélant des dimensions archétypales collectives. Leuner, lui aussi aux marges de la psychanalyse classique, emprunta vraisemblablement également à Jung, un système de travail basé essentiellement sur les processus de symbolisation dans le rêve, et en particulier au travers d’une méthode qu’il a progressivement développé avec ses patients sous LSD à la fin des années 60, qu’il a appelé « The Guided Affective Imagery ». Pour Leuner, des doses relativement modérées de LSD (inférieures à 100 μg) outre leurs potentialités quant à permettre une analyse des situations psychique et relationnelles problématiques, peuvent également conduire à des états de « rêve-éveillé », facilitant les processus de catharsis émotionnelle, beaucoup plus doucement que ceux produits par de fortes doses de LSD, lors des « peak-expériences », supérieures à 250 μg de LSD. De l’autre côté du spectre, les thérapeutes « psychédéliques », vont, eux, utiliser des doses supérieures à 250 microgrammes, à l’instar de Jan Baastian aux Pays Bas47, des psychiatres expérimentateurs de l’hôpital Sainte Anne à Paris (Service de Jean Delay et Pierre Deniker), et des thérapeutes nord-américains. Ils ciblent, eux, la production d’état modifié de conscience profond, à même de produire des effets psychiques majeurs. L’inconscient, concept clef de la métapsychologie freudienne, est alors central, paradigmatique. Les pratiquants de ces thérapies psychédéliques des premières décennies (les années 50-60-70) sont le plus souvent psychiatres, et ils se réfèrent essentiellement à la psychanalyse freudienne : c’est particulièrement le cas de Ronald Sandison en Angleterre, de jan Baastian, en Hollande, qui était le président de l’Association des Psychanalystes néerlandais, et qui traitant des centaines de rescapés de la shoah avec le LSD, puis des américains, dans la suite de Stanislas Grof.

Tous les travaux de Stanislas Grof, comme ceux d’ailleurs de Jan Bastiians en Hollande, qui traita durant les années 50-60 des rescapés de la shoah et des camps de la mort avec du LSD, étaient inspirés par les théories d’inspiration psychanalytique, puisant aussi bien dans l’œuvre de Sigmund Freud, que dans celle de Karl Gustav Jung. Le thérapeute le plus emblématique de cette approche psychanalytique, « s’appuyant » sur l’effet « dissociatif » de la substance, est en effet Stanislas Grof, ainsi que ses collègues de travail, Gary Fisher, Walter Pahnke, Albert Kurland, Charles Savage etc… Grof est clairement un praticien de la psychanalyse, et il devint (avec Abraham Maslow), aux décours de sa pratique avec le LSD, un théoricien, qui construisit une nouvelle métapsychologie, la « psychologie transpersonnelle ». La psychologie transpersonnelle est une école de psychologie née au tout début des années 1970, de la rencontre entre plusieurs thérapeutes, dont Abraham Maslow (cofondateur de la psychologie humaniste) et Stanislav Grof (fondateur, avec son épouse Christina Grof de la respiration holotropique, une technique d’hyperventilation qui induit un état modifié de conscience, et qui est utilisée comme psychothérapie « psychocorporelle », comme le « rebirth », le yoga, ou la méditation). Présentée par ses partisans comme la quatrième vague en psychologie (après la psychanalyse, l’approche cognitivo-comportementaliste (le « behaviourisme »), et le courant existentialiste- humaniste), elle se situe dans la lignée de psychanalystes qui sont éloignées de l’orthodoxie freudienne, comme Carl Gustav Jung et Roberto Assagioli notamment, ou de psychologues comme Karl Jasper. Cette métapsychologie intègre aux découvertes des trois écoles psychologiques classiques, les données philosophiques et pratiques de traditions spirituelles (religions orientales et chamanisme) ainsi qu’une étude approfondie des états modifiés de conscience. Grof définit la psychologie transpersonnelle comme « une discipline visant à faire une synthèse de la spiritualité authentique et de la science »48. L’approche transpersonnelle dénonce l’impasse de l’actuel paradigme scientifique (matérialiste) et prône l’émergence d’un nouveau paradigme, très marquée par une dimension spiritualiste, donc fortement remise en cause par l’orthodoxie « matérialiste » et positiviste scientifique.49

Ses travaux sont « basés sur une philosophie « idéaliste », considérant que seule l’expérience consciente est réelle », et qu’elle est contingente « de la notion « transpersonnelle » d’expérience consciente collective ». Grof et Maslow ont fait école, puisque plusieurs Institut de Psychologie Transpersonnelle ont vu le jour en Californie à partir du début des années 1970 , et, aujourd’hui, dans le monde entier (sauf peut-être en France), des praticiens psychédéliques se réfèrent à cette métapsychologie, comme Thomas Roberts (Professeur à la Northern Illinois University, USA), qui travaille depuis le début des années 80 dans ce champ de recherche psycho-spirituelle), ou David Luke (University de Greenwich, London, U.K.) par exemple. En 1969, est créé « The Journal of Transpersonal Psychology », qui existe toujours, et qui édite à nouveau des articles sur les thérapies psychédéliques. Stanislav Grof va fonder, lui, en 1971, l’International Transpersonal Association. En 1975, James Fadiman50 et Robert Frager fondent, eux, l’Institute of Transpersonal Psychology à Palo Alto, en Californie. Le California Institute of Integral Studies (CIIS), va être, lui, créé en 1980, à partir d’un Institut existant à San Francisco depuis 1951, centré sur l’étude des spiritualités asiatiques, où Stanislas Grof va professer. Cet Institut édite « l’International Journal of Transpersonal Studies », où sont également régulièrement publiés des travaux sur les thérapies psychédéliques. Le Council of Spiritual Practices est un autre organisme de recherche et d’enseignement centré sur l’expérimentation des substances psychédéliques, ainsi que sur les pratiques de méditation, et toutes pratiques susceptibles de provoquer, ou d’accompagner « l’éveil spirituel ». Enfin, citons également parmi ces établissements se référant à la psychologie interpersonnelle, l’Esalen Institut, à Big Sur, toujours en Californie, où Stanislas Grof a enseigné jusqu’à sa retraite (il a actuellement 90 ans). Grof, avait débuté ses recherches sur le LSD en 1956 ; il avait mis en place les premières psychothérapies liées à l’administration de LSD à Prague en 1960, puis il poursuivit ses expérimentations après son émigration aux USA, en 1967. Il reprit, à Baltimore, les thérapies d’accompagnements à la mort, après que l’équipe de Cohen les eut interrompues en 1965, lorsque parurent des études in vitro évoquant une possible toxicité génétique du LSD. C’est la dimension psychothérapique, les effets de la « relation » entre le patient et son thérapeute, au sein d’un système complexe, résumé sous le triptyque « set, and setting » qui produit la plupart des effets positifs dans le cadre des indications thérapeutiques centrée sur les troubles anxieux, les troubles affectifs de type dépressif, les addictions, les syndromes psychotraumatiques, les pathologies du deuil, les soins palliatifs, et l’accompagnement de « fin de vie ».

Stanislav Grof identifie en 1975 les deux dimensions juxtaposées de la psychothérapie psychédélique :

– d’une part, une augmentation forte et positive du vécu émotionnel, qui constitue les « peak- experiences », que l’on peut traduire comme « expériences cruciales ou exaltantes », ou « expérience paroxystiques », potentiellement très déstabilisante, qui sont, pour Maslow, des « expériences initiatiques » produisant une modification en profondeur du fonctionnement psychique.

– d’autre part, une dimension beaucoup moins « émotionnelle », une expérience intime,« d’exploration psychique et affective», une expérience à proprement parler « analytique », « existentielle », et « cognitive », qui caractérisait les « psychothérapies psycholytiques ». C’est dans le premier type de psychothérapie, avec des doses importantes de LSD, ou de toute autre substance psychédélique (comme l’ayahuasca), que vont être provoquées des « expériences mystiques ». C’est cette «expérimentation mystique» qui devint peu à peu centrale dans la pratique des thérapeutes américains dans les années 70. Grof écrivait ainsi : « Au fil des ans, j’ai été le témoin de guérisons émotionnelles et psychosomatiques profondes, mais aussi de la transformation radicale de la personnalité, chez des milliers de personnes en quête intérieure approfondie. Certaines étaient des personnes ayant une pratique spirituelle régulière comme la méditation, d’autres avaient supervisées des séances psychédéliques ou participé aux nombreuses formes de psychothérapies existentielles et d’exploration de soi. » Dans tous ces cas, « après avoir été confronté à la mort de manière pratique, plus particulièrement dans le contexte de la mort et de la renaissance spirituelle, le niveau d’agression diminue considérablement. Les gens deviennent plus paisibles et à l’aise avec eux-mêmes et plus tolérants avec les autres. » (…) « À mesure que le point de concentration émotionnelle passe du passé et/ou du futur au moment présent, les gens sont davantage capables d’apprécier les situations quotidiennes et simple de la vie. Une spiritualité accrue résulte également de ce processus, une spiritualité d’une nature universelle et mystique, qui est à la fois authentique et convaincante car elle est fondée sur une profonde expérience personnelle ». Aujourd’hui, la dimension psychothérapeutique classique, les références à la psychanalyse freudienne, et au travail sur l’inconscient, sont quasiment absents des textes scientifiques récemment publiés sur les thérapies psychédéliques, même si on en retrouve des traces chez des auteurs américains qui ont démarré leurs recherches dans les années 70, comme Mickael Winkelman51, Thomas Robert52, William A. Richards53, ou chez des thérapeutes plus récents R. Coleman54, Matthew Oram55 (aux USA), et Ben Sessa56 en Angleterre… C’est progressivement cette homologie entre les expériences mystiques induite par les psychédéliques, et les transes et processus de guérison chamaniques, étudiés par des ethnographes de plus en plus nombreux travaillant sur les civilisations du peyotl (mescaline) et de l’ayahuasca (tryptamine essentiellement), qui va nourrir la pratique et la réflexion intellectuelle des thérapeutes qui ont dû arrêter une pratique officielle durant les années de la prohibition des psychédéliques 70-80 et 9057. C’est plus ce retour au mystique, et à la spiritualité, qui semble aujourd’hui guider nombre de thérapeutes américains, en ces temps de « renaissance psychédélique ». Mais il est également intéressant de constater que, parallèlement à la quasi disparition de la référence freudienne, le recours à Jung est revenu « récemment », et plus particulièrement en référence au travail psychique de Jung sur les états oniriques, des états qui sont particulièrement mis en avant dans le « Livre Rouge ». Cet ouvrage, qui est une compilation de textes et de travaux cliniques inédits de Jung, n’a été édité qu’en 2009, par un « biographe » de Jung, Sonu Shamdassani. Ces textes, principalement écrits après sa scission vis a vis de Freud, correspondent à une sorte d’auto-analyse, dans un contexte de retour sur soi plus ou moins dépressif, dans une dimension transférentielle troublée, qui marqua « l’après Freud »; Jung inventa à cette époque une méthode consistant à se laisser aller aux fantasmes et aux visions diurnes, ce qu’il nomme « l’imagination active », qu’il considère alors comme une fonction transcendante.

Il narre notamment dans ses écrits sa confrontation onirique avec trois personnages imaginaires représentant des complexes inconscient projetés, et de là, vont naître les concepts d’anima, d’animus, et de persona, et il va évoluer vers l’étude du gnosticisme, et de l’alchimie. Jung, à notre connaissance, ne prenait pas de substances psychédéliques ; mais il est évident, pour les usagers contemporains de substances psychédélique, et ce, depuis Aldous Huxley,(et plus particulièrement au travers des expériences oniriques avec la DMT), que « l’analyse » de ces états oniroïdes, dissociatifs, est clairement producteur d’effets psychothérapiques, au sens d’une évolution psychologique et existentielle favorable, d’autant plus lorsque, lors de l’expérience psychédélique, l’utilisateur est accompagné (dans le contexte du « set and setting »58) afin d’éviter le risque de « bad trip » ou d’expérience psychotique transitoire.. C’est d’abord dans un ouvrage de Scott J. Hill, paru en 2013, intitulé « Confrontation with the unconscious : Jungian depth psychology and psychedelic experience », que la psychanalyse jungienne est rapparue59. Puis, c’est un article de Thomas Roberts, intitulé « Freudian, Jungian, Grofian : Steps toward the psychedelic humanities”60 publié en 2017, que l’apport Jungien est accolé, en amont, à l’œuvre freudienne, et en aval au travail de Stanislas Grof. Ensuite, c’est dans un article récent de James C. Harris, intitulé « Psychedelic-Assisted Psychotherapy and Carl Jung’s Red Book »61, que l’on va retrouver cette référence jungienne, et particulièrement au « Livre Rouge ». James Harris est un est pédopsychiatre de la John Hopkins University School of Medicine. Ces trois auteurs, à partir des pratiques de Ronald Sandison, Hanscarl Leuner, puis de Stanislas Grof, qui travaillait au John Hopkins Hospital, et qui pratiquait les thérapies psychédéliques au Maryland Psychiatrique Research Center, mettent en évidence l’importance de l’approche jungienne de l’inconscient collectif, et des mythes et images symboliques structurant cet inconscient collectif. L’expérience psychédélique était ainsi conçue par ces praticiens comme une confrontation massive à cet inconscient collectif, induisant de fait des références culturelles spirituelles voire mystiques. Et c’est du fait que l’expérience est induite par la substance psychédélique, chez un sujet en situation de passivité, que l’accompagnement soignant, le « guidage » par le psychothérapeute, est à la source de l’intégration psychothérapique, et de la « guérison » des souffrances liées à une mauvaise intégration de ces éléments inconscients, traumatiques et/ou dépressogènes. Et la musique tiens, lors de ses séances, un rôle tout aussi important que l’expérience et la disponibilité psychique du thérapeute.

Cette approche jungienne est ainsi considérée comme « centrale » dans les thérapies psychédéliques des dépressions assistées par la psilocybine, comme celles que mène l’équipe de Roland Griffiths, Matthew Johnson, Albert Garcia Romeu et Frederick Barrett, dans le centre psychothérapeutique psychédélique qu’ils ont monté en 2020 (Le Center for Psychedelic &Consciousness Research, Department of Psychiatry and Behavioral Sciences, de la même John Hopkins School of Medicine, Baltimore, Maryland). Parallèlement à ce retour à Jung, les dimensions psychologiques dynamiques liées à « l’expérience mystique » vont redevenir, en particulier au États Unis une référence majeure des thérapies psychédéliques ; il est intéressant de noter que le principal reproche qui avait été fait à Jung de son vivant, par la plupart des psychanalystes freudiens orthodoxes, était justement de « sombrer » dans la mystique, la spiritualité, l’irrationnel, et la religiosité ; comme quoi, les choses se répètent peut-être, à près d’un siècle de distance. En tous les cas, c’est toujours l’équipe de Baltimore, Roland Griffiths62, Matthew Johnson63, William Richards (auteur du livre « Sacred Knowledge. Psychedelic s and Religious Experiences »), Albert Garcia-Romeu64, et coll., qui ont publié les textes de « références » sur cette dimension de l’expérience mystique, comme participant de façon centrale dans les thérapies psychédéliques65.

Ces auteurs « modernes » suivent en cela également l’exemple de certains pionniers : en particulier Walter Norman Pahnke66, qui avait soutenu sa thèse, intitulée « Drugs and Mysticism. An Analysis of the Relationship between Psychedelic Drugs and Mystical Consciousness » en 1963, à l’Université de Harvard, Cambridge, Massachusetts, et qui pratiquait les thérapies psychédéliques avec Grof Kurland et Savage, au Spring Grove Hospital, toujours dans le Maryland.

Préalablement à ce travail, Walter Pahnke, qui était à l’époque étudiant en théologie à Harvard, avait mené une recherche, The Marsh Chapel Experiment, avec l’aide de Timothy Leary, qui menait lui, de son côté, le Harvard Psilocybin Project. L’objectif de l’expérimentation de Panhke était d’observer si la prise de psilocybine pouvait induire une expérience de type spirituelle chez des sujets prédisposés par leur implication existentielle de type religieux. Le « groupe témoin » était constitué par des sujets à qui ont été proposé un placebo « actif », de l’acide nicotinique, produisant des effets psychiques sensibles, laissant a penser aux sujets qu’on leur avaient bien administré une drogue. L’expérimentation a été menée à la chapelle de l’Université de Boston, en 1962, le Good Friday (« le vendredi saint » aux USA). Rick Doblin, directeur du MAPS, a été rencontrer dans une sorte d’étude de « follow-up », les participants à cette expérimentation, en 1991, 30 ans plus tard, et il put constater que les insights, et les expériences d’émerveillement ou d’extase mystique vécus ce jours-là par les religieux ayant consommé de la psilocybine, avaient persisté, et étaient devenus constitutifs de leur vie spirituelle de chrétiens, et de ministres du culte.67 Cette expérimentation est restée historique dans l’histoire de la « culture psychédélique », tout autant par le fait de la réalisation expérimentale de l’expérience mystique, que par ce que cela a été la première expérimentation de l’effet des psychédéliques, en double aveugle, « contre placebo ». Il est intéressant de noter que cette dimension spiritualiste et mystique des thérapies psychédéliques n’est pas limitée aux USA : pour preuve, cet article des Finlandais de l’Université de Tampere : « Mystical Expériences in Retrospective Reports of first time using a psychedelic in Finland », paru en 2020.68 De même ce sont les ethnologues qui montrent bien que dans tous les pays du monde ou persiste un « shamanisme actif », appuyé sur la consommation de psychédélique, c’est la production d’état de transe et d’états modifié de conscience à dimension « mystique », magico-religieuse, qui sont recherchés. Dans le cadre de ces travaux autour de la « conscience » collective, de la dimension transpersonnelle, et de l’éveil à la spiritualité que peuvent induire les substances psychédéliques, c’est avant tout le concept d’enthéogène qui fait référence. Rappelons que ce terme d’enthéogène définit une substance psychotrope induisant un état modifié de conscience utilisée à des fins religieuses, spirituelles ou chamaniques. Le terme « enthéogène » est un néologisme créé en 1979, par un groupe d’ethnobotanistes et de professeurs en mythologie (Carl A.P. Ruck, Jeremy Bigwood, Danny Staples,Richard Evans Schultes, Jonathan Ott et Robert Gordon Wasson)69 pour qualifier les substances traditionnelles qui permettent d’entrer en transe et de connaître des états mystiques ou extatiques.

Le terme « enthéogène » est construit à partir du grec, ἔνθεος (entheos) qui signifie « inspiré, possédé, rempli du divin » et γενέσθαι (genesthai) signifiant « devenir ». Ainsi, un enthéogène est une substance qui est la cause d’une inspiration, d’une sensation ou d’un sentiment à connotation spirituelle ou divine.70 Outre nos trois classes de psychédéliques « purs » (mescaline, tryptamines et LSD), on peut compter aussi certaines phenyléthylamines, comme la MDMA, le MBDB, le 2-CB… et certaines cathinones, voire même la kétamine-(S). Pour Thomas Roberts, par exemple, cette dimension enthéogénique de l’expérience psychédélique, permet la facilitation des expériences spirituelles, le « meaningfulness » (la perception du sens, de la signification), l’accès à l’altruisme, au bien-être, et les « bénéfices » de ces expériences dépassent la pratique psychothérapique, pour s’adresser aux organisations religieuses, aux institutions d’études philosophiques, sociologiques et psychologiques, et en particulier, aux situations d’enseignement des sciences humaines. Roberts, après avoir travaillé sur le concept de « psychoactive sacramentals »71 (sacrements psychoactifs) considère ces substances comme des « mindapps », des applications mentales qu’il s’agit de maîtriser, pour les utiliser dans tous les champs de la pensée, de la psychologie à la dimension spirituelle. Son dernier ouvrage « MindApps. Multistate Theory and Tools for Mind Design »72, est une tentative de démonstration que ces techniques produisant des états modifiés de conscience, avec en tête, l’usage des psychédéliques, mais aussi la méditation, les techniques respiratoires, l’hypnose, les technique d’isolation sensorielle, les arts martiaux, le neurofeedback/biofeedback, sont des outils qui peuvent élargir et augmenter nos capacités psychiques et produire des situations de créativité et de modification de la vie psychique, ce qu’il appelle une capacité à intentionnellement, « redessiner » notre esprit.

Thomas B. Roberts, qui œuvre donc, aux USA, dans le champ nom officiel des thérapies psychédéliques depuis 1972, a « apporté » le concept de « psychedelics ideogens »73 : il s’agit pour cet auteur de montrer que l’expérience psychédélique peut être considérée comme une « application psychique », non pas une application que nous téléchargerions dans notre smartphone ou notre ordinateur, mais une application qui nous permettrait d’augmenter le champ d’activité de notre conscience. Roberts est là en plein accord avec Aldous Huxley, qui écrivait dans les Portes de la Perception : « Pour s’extirper des perceptions ordinaires, pour se sortir pendant quelques heures du monde extérieur ou intérieur ordinaire, pour ne plus être seulement un animal obsédé par la question de la survie, ou un humain obsédé par le langage et les concepts, mais pour expérimenter comment ces questions peuvent être appréhendées directement et inconditionnellement, par un « esprit élargi » (Mind at large), il s’agit d’une expérience (« l’expérience psychédélique ») d’une valeur inestimable pour tous, et particulièrement pour les intellectuels ». Pour Roberts, l’expérience psychédélique constitue une des « applications psychiques » d’une longue liste qui contient également des pratiques ancestrales que l’on peut regrouper sous les appellations de « méditation », exercices respiratoires, yoga, biofeedback, chants, art martiaux, quêtes de visions, pratiques chamaniques, travail du rêve, isolement sensoriel etc. Ces techniques de même que les psychothérapies dans leur ensemble, y compris les plus «classiques» (comme la psychanalyse, ou les TCC) ont un même objectif, le bien-être, le «développement» personnel, et la diminution des phénomènes anxieux et dépressifs, des « aliénations personnelles » (addictions, TOC) et des troubles de la relation à l’autre. Le « processus actif » commun et central de toutes ces pratiques, ou techniques, est de provoquer des changements psychocorporels au travers de la production d’états modifiés de conscience, et de mettre l’individu « rationnel » en lien avec sa partie « spirituelle ». De façon mystique, il s’agit de dessiner de nouvelles connections psychiques, et d’améliorer les compétences et l’efficience des capacités psychocorporelles d’équilibration, et d’harmonisation personnelle. Roberts revendique également, par l’auto-expérimentation des hallucinogènes, la capacité groupale de décrire de nouvelles « géographies » de la psyché. Dans son précédent ouvrage, co-écrit avec Harold Ellens, « The Psychedelic Policy Quagmire : Health, Law, Freedom, and Society », en 201574, c’est justement cette dimension de « véhicule spirituel », ou de « booster » de la spiritualité, au-delà de leur utilisation en thérapeutique, qui le fait réclamer la légalisation des substances psychédéliques, d’une certaine manière, comme la Native American Church qui a obtenu la légalisation de peyotl (mescaline) dans le cadre de ses rituels religieux, en tant que droit fondamental, indexé sur un article fondamental de la Constitution américaine. De même, en dépit des différences théoriques et pratiques que l’on peut repérer en fonction des auteurs, concernant les approches thérapeutiques psychédéliques, il existe un certain nombre de conclusions communes. Celles-ci constituent les paramètres fondamentaux des « psychothérapies assistées par les psychédéliques » et différencient nettement l’usage de ces substances, de celles des autres drogues psychotropes, comme les antidépresseurs, les psychostimulants, les anesthésiques, les narcotiques et les tranquillisants par exemple.

Or, l’éprouvé intime de l’expérience psychédélique ne peut être produite, chez le thérapeute, qu’au regard de l’auto-expérimentation des substances qu’il sera, dans le cadre des thérapies psychédéliques, amené à prescrire ; et c’est tout autant la question des doses, et celle de l’intensité des états modifiés de conscience qui, au travers de l’auto-expérience, lui permettront d’estimer la capacité de son patient à subir les effets potentiellement négatifs des modifications sensorielles et du cours de la pensée, et de prévenir la survenue d’angoisses, voire même de terreurs effrayantes, que d’accompagner les éprouvés intimes, métaphysiques, voire mystiques, qui contribuent, dans le cadre de l’ivresse psychédélique, à produire des modifications transcendantales de l’humeur, et de la qualité de « l’être au monde ». Alors, après ce survol historique, où en est-on en pratique depuis ces 3 à 4 dernières années qui voient refleurir les pratiques des thérapies psychédéliques ? Et bien essentiellement, ce sont les travaux de psychopharmacologie qui fondent les bases de la renaissance psychédélique, bien loin de ces évolutions spiritualistes ou mystiques que l’on trouve sous la plume des « anciens auteurs, qui pratiquèrent essentiellement au siècle dernier, antérieurement aux années 1980.

Les effets neurobiologiques des substances psychédéliques mis en évidence actuellement, sont : – d’une part au plan fonctionnel, des effets sur l’entropie cérébrale75, qui augmente dans certaines zones du cerveau, et diminue dans d’autres, en fonction d’une reconfiguration topographique médiatisées par l’activation des récepteurs 5-HT2A R76, et la connectivité77 : D’après Robin Carhart-Harris78, « Avec le LSD, les réseaux neuronaux perdent en partie leur intégrité. Les systèmes cérébraux deviennent moins ségrégués79, et les différents réseaux commencent à se fondre les uns dans les autres. Globalement, le cerveau devient plus connecté, et il opère de manière plus flexible. » (…) « Le phénomène est souvent accompagné d’intuitions nouvelles à propos de nous- mêmes, de notre parcours, de nos relations avec les autres et avec le monde en général. En fait, cela va main dans la main avec des sentiments de nature spirituelle et mystique. » Les mécanismes découverts ces dernières années mettent en avant une baisse du débit sanguin cérébral dans certaines zones du cerveau, ce qui conduit à une baisse du niveau d’activité du Default Mode Network80, ce qui entraîne en conséquence une reprise d’activité déségréguée de certains systèmes neuronaux qui sont habituellement plutôt « inhibés » dans le fonctionnement cérébral ordinaire. Par ce même mécanisme entropique affectant les «associations neuronales», des connexions entre différentes zones cérébrales (en particulier le cortex frontal et le thalamus81 et les noyaux centraux) sont activées, par l’intermédiaire de la stimulation des récepteurs 5HT2A82, et produisent des activités cérébrales « exceptionnelles » à potentialités thérapeutiques.

Robin Carhart-Harris et les chercheurs de son équipe, à partir des données de neuro-imagerie sur les effets des psychédéliques recueillies ces dix dernières années, proposent un nouveau modèle de l’action des psychédéliques baptisé REBUS83 (RElaxed Beliefs Under psychedelics). Le modèle REBUS postule que les psychédéliques altèrent le fonctionnement cognitif par une action sur les récepteurs 5-HT2a dans des régions corticales « higher-order ». « Disregulation of these regions’s activity results in a weaker effect of prior beliefs and expectations in shaping the interpretation of bottom-up information, ultimately allowing the brain to explore its dynamic landscape more readily – as suggested by more diverse (entropic) brain activity ».84 – et d’autre part, au niveau biologique, les effets antidépresseurs majeurs, particulièrement étudiés à Londres par l’équipe de Robin Carhart-Harris, et à Zurich, par l’équipe de Franz Vollenweider85, avec la psilocybine et le LSD86, des effets similaires à ceux constatés avec un autre antidépresseur d’action rapide, la kétamine. Ainsi, un travail récent de Kim Kuypers et collègues87, de la Faculté de Psychologie et de Neuroscience de Maastricht, au Pays Bas, met en évidence une induction de la neuroplasticité cérébrale, par une action cellulaire, et moléculaire, tant après une seule dose, que lors de doses répétées ; les effets consistent en une multiplication des synapses, et une augmentation de la complexité du système neuronal dendritique, dans le même sens que l’équipe de Neurosciences de l’Université de Californie, à Davis88, équipe qui avait déjà montré que l’on pouvait mettre en évidence une certaine atrophie des neurones du cortex préfrontal, en lien avec la physiopathologie de la dépression. Cette atrophie est « corrigée » par les substances psychédéliques, au travers d’une stimulation de la psychoplastogénèse (stimulation de la croissance des dendrites, et de fait, multiplication des arborescences dendritiques, et des synapses).

Les administrations répétées de psychédéliques augmentent ainsi la neurogenèse par l’augmentation du Brain-Derived Neurotrophic Factor (BDNF), qui persiste pendant plus d’un mois après l’administration. Aujourd’hui, les travaux psychologiques en lien avec les études neurobiologiques d’imagerie cérébrale vont dans le sens de mettre en synergie 89, aussi bien les effets neurobiologiques, que les effets psychologiques : Les principaux « effets psychologiques » évoqués sont : – parallèlement à une augmentation globale de la connectivité au plan synaptique, une augmentation des capacité associatives, de « mise en lien » (connectedness) – les expériences mystiques90 – l’émerveillement (awe) – la réduction des affects négatifs (effet euphorisant) – la pleine conscience (mindfulness) – le « bien-être » (well being)91 – la dissolution de l’ego92 – des modifications de la personnalité93 (réduction des traits narcissiques inadaptés94, renforcement de la confiance en Soi…) – l’amélioration de la mémoire « biographique » (résurgence de souvenirs anciens, avec corrélativement, la reviviscence affective des affects « liés » au souvenir, positifs ou négatifs, y compris des souvenirs totalement oubliés, refoulés avant l’expérience)95. – augmentation de la suggestibilité – une facilitation inter-relationnelle96

L’équipe de Carhart-Harris, à Londres, associée à des chercheurs de différents pays, montre actuellement, dans des publications de plus en plus nombreuses depuis 2017, au travers d’études psychologiques cognitivo-comportementales, étayées par l’Imagerie par Résonance Magnétique Fonctionnelle cérébrale (fMRI), la réalité de ces dimensions d’amélioration psychologique, et étudie en outre l’importance du contexte 97: ces séances psychédéliques justifient absolument de se référer au « set and setting », pratique mise en place, comme nous le rappelle Zoé Dubus, dans les années 70 aux Etats Unis (cf en particulier les travaux de Ralph Metzner98) Ce « set and setting », donne une place majeure, d’une part à la musique99, et d’autre part au contexte100, et en particulier à la place d’un environnement naturel, en considérant « le fort potentiel de guérison » de la nature101.

On voit bien dans ce néo cadre qu’il s’agit d’un glissement vers le mieux-être, la santé mentale, le développement personnel, et que l’on quitte clairement les pathologies psychiatriques, qu’il s’agisse des pathologies addictives, des PTSD, des névroses et des dépressions graves. On est assez clairement dans une utilisation de microdoses de psychédéliques auto-administrées.

L’importance renouvelée de l’abord psychothérapeutique

Dans une récente méta-analyse102 étudiant l’efficacité des deux méthodes de traitement de la dépression (y compris les dépressions graves et les troubles dysthymiques), la psychothérapie d’une part (et il y a peu de différences entre les différents type de psychothérapie), et les pharmacothérapies d’autre part , les résultats sont parlants, et vont dans le sens du savoir clinique ordinaire : c’est l’association des deux méthodes qui est source du plus d’effets bénéfiques et positifs pour les patients : « In the present Network Meta-Analysis, we found that combined treatment, psychotherapy, and pharmacotherapy were clearly more effective than CAU and waitlist conditions. We found no statistically significant differences between psychotherapy and pharmacotherapy. The magnitude of the effect was greater for combined treatment compared with psychotherapy and pharmacotherapy alone, although this was not significant in all analyses. We found no differences in acceptability between any of the conditions. Based on the evidence currently available, the present meta-analysis is the first to show these results in primary care. » Certes, dans ce type de méta-analyse (en dehors de l’utilisation de la kétamine), les « pharmacothérapies » ne conçoivent pas encore nos nouvelles thérapies de la dépression avec des substances psychédéliques ; mais il est clair, au vu des expérimentations des équipes comme celle du John Hopkins Hospital de Baltimore, ou de l’Imperial College of Medicine de Londres, que cette association est fondamentale. Il est donc d’un intérêt supérieur de ne pas abandonner la recherche, et la pratique sur les processus psychothérapique, au profit d’une approche qui serait trop exclusivement comportementaliste et neuropharmacologique. Alicia Danforth103, qui a commencé à pratiquer les thérapies psychédéliques avec Charles Grob, à l’UCLA, (Charles Grob ayant obtenu en 1984 l’autorisation de la FDA pour reprendre des expérimentation avec la MDMA et le LSD), met en avant le « gap » (la lacune) qui existe aujourd’hui, selon elle, concernant la recherche sur les techniques spécifiques à même d’optimiser les bénéfices potentiels, tant psychologiques que spirituels, des médecines psychédéliques, ainsi que vis à vis d’une réduction du risque d’expérience dommageable pour les patients. Cette situation, dénoncée par les « anciens », consiste en une inquiétude que les substances psychédéliques soient progressivement utilisées comme des médicaments psychotropes, pour leurs effets pharmacologiques et neurobiologiques, comme les antidépresseurs par exemple, au détriment d’un maintien de leur place en tant qu’adjuvant des psychothérapies. C’est ainsi la crainte qui est mise en avant par Peter Webster, qui rappelle, dans son texte de 1996 « Heaven and Hell revisited », dans celui de 2019 « Psychedelic Elephant », et dans plusieurs chapitres de son récent ouvrage (juillet 2019) « Kosmos, A Theory of Psychedelic Experience »104, que le « set and setting » est indispensable, mais qu’il ne suffit pas. C’est vis à vis du risque de survenue d’« expériences visionnaires négatives », que Peter Webster reproche d’une certaines manière aux « neurobiologistes contemporains » le fait que ceux ci sont plus préoccupés par la mise en place d’expériences psychédéliques dans de bonnes conditions (« assistance médicale », et « set and setting » friendly), en ayant une trop grande confiance dans l’aspect thérapeutique intrinsèque de la substance pharmacologique, et en « ignorant » l’aspect « démoniaque » des substances psychédéliques (c’est le terme qu’employait lui-même Albert Hofmann dans le récit de son auto -expérimentation), qui peut se révéler dans la psyché du sujet, surtout lorsque celui-ci présente des antécédents de psycho-traumatismes, ou de « fragilité psychique ». L’hyperactivité frontale, et la conductibilité avec le thalamus ne sont pas, par essence des dimensions neurophysiologiques qui conduisent inéluctablement à la guérison ou au mieux-être ; ce sont également les processus qui produisent des états psychotiques transitoires, de forte angoisse ou des états de panique.

Dans un article très récent publié en juin 2021, une équipe de psychiatres et psychologues brésiliens, travaillant sur les pratiques traditionnelles avec l’ayahuasca, associée à Amanda Fielding, Directrice de la Beckley Foundation105, proposent ainsi de faire le lien entre les « modèles thérapeutique », et le « psychose model » des anciens, en proposant une homologie entre les « peak-experiences », et les états psychotiques transitoires, au travers justement d’une analyse de la spécificité de l’expérience mystique induite par les psychédéliques. Or, l’on sait depuis la nuit des temps, que l’expérience mystique, peut conduire à la félicité, ou projeter dans la folie… et le « set and setting » ne permet pas, en soit, d’éliminer le risque de résurgence d’angoisses archaïques ou de processus de dissociation, ou de fragmentation de la pensée, et ce de façon délétère pour la santé mentale de l’individu « fragile ». Les risques ne sont en effet pas minces, surtout avec les doses induisant des peak experiences. L’équipe de Baltimore a ainsi rédigé, en 2008, des « Guidelines for Safety »106 vis a vis des de la Recherche sur les Hallucinogènes chez les humains, afin de limiter les risques. Les équipes américaines qui travaillent sur l’utilisation de la MDMA (Charles Grob en Californie, Mickael Mithoefer, Rick Doblin…) insistent également dans leurs protocoles de recherches, sur le fait que la formation des psychothérapeutes aux thérapies psychédéliques est au moins aussi importante que les effets thérapeutiques escomptés du fait de l’action pharmacologique et neurophysiologique des substances psychédéliques. Il est intéressant de noter à ce propos que la principale critique faite par Rick Doblin dans son analyse rétrospective du vécu des participants au « Good Friday Experiment », c’est la sous- estimation, dans la thèse de Pahnke, de la survenue chez plusieurs de ces sujets d ‘expériences négatives (de bad trip), sensation de mourir, de devenir fou etc.., même si ces états se sont apaisés aux cours de l’expérience, et ils ont pu contribuer à leur apprentissage et leur évolution religieuse ultérieure et on retrouve certainement là l’intérêt des psychédéliques dans l’expérience psychique du lien avec la question de la mort, qui était au centre du travail de Stanislas Grof, et qui a été intégré par de nombreux thérapeutes dans des pratiques d’accompagnement thérapeutiques à la mort.107

De même, en dépit des différences théoriques et pratiques que l’on peut repérer en fonction des auteurs, concernant les approches thérapeutiques psychédéliques, il existe un certain nombre de conclusions communes. Celles-ci constituent les paramètres fondamentaux des « psychothérapies assistées par les psychédéliques » et différencient nettement l’usage de ces substances, de celles des autres drogues psychotropes, comme les antidépresseurs, les psychostimulants, les anesthésiques, les narcotiques et les tranquillisants par exemple. C’est la place du thérapeute qui est considérée comme centrale, à égalité avec la substance et son action neurobiologique. Un premier texte de 1957 y fait déjà référence : « The role and reaction of the psychiatrist in LSD therapy », de Juliana Day108. Pour elle, les affects et la labilité émotionnelle du patient sous LSD altèrent la relation thérapeutique, ainsi que les réactions et interprétations du thérapeute. Et c’est grâce aux expériences psychédéliques du thérapeute lui-même, ses propres auto-expérimentations qu’il est possible d’améliorer quantitativement et qualitativement la compréhension du thérapeute, et ainsi, d’améliorer la pertinence du processus thérapeutique. Et cette thérapeute insistait déjà sur le fait que la modification de la distance dans la relation médecin/patient, dont le « rapprochement » empathique qui se réalise fréquemment se heurte aux interdits habituels de la relation thérapeutique, et constitue une des difficultés essentielles inhérentes à cette pratique… Or, l’éprouvé intime de l’expérience psychédélique ne peut être produite, chez le thérapeute, qu’au regard de l’auto-expérimentation des substances qu’il sera, dans le cadre des thérapies psychédéliques, amené à prescrire ; et c’est tout autant la question des doses, et celle de l’intensité des états modifiés de conscience qui, au travers de l’auto-expérience, lui permettront d’estimer la capacité de son patient à subir les effets potentiellement négatifs des modifications sensorielles et du cours de la pensée, et de prévenir la survenue d’angoisses, voire même de terreurs effrayantes, que d’accompagner les éprouvés intimes, métaphysiques, voire mystiques, qui contribuent, dans le cadre de l’ivresse psychédélique, à produire des modifications transcendantales de l’humeur, et de la qualité de « l’être au monde ».

Et là encore, comme pour le cannabis thérapeutique, les essais cliniques peineront à mettre en évidence les bénéfices subjectifs, en terme de qualité de vie, et les modifications substantielles de la psyché, qui persistent sur le long terme, après les séances de thérapies psychédéliques. Comme l’écrit Nicolas Langlitz, un anthropologue historien des sciences newyorkais, « les psychédéliques ne pourront pas être testés par l’utilisation des essais cliniques conventionnels ».109 Même si d’ailleurs, premières études récentes attestent de la réalité d’une modification positive durable de la psyché, en termes de «changement de la personnalité», mais surtout en termes «d’extraversion», et d’openness ».110 Il est donc, pour paraphraser le titre d’un article paru ces dernières semaines dans Brain, et rédigé par deux neurobiologistes italiens (Dr Diego Centonze et Dr Mario Stampanoni Bassi, également chercheurs dans le champ de l’utilisation thérapeutique des cannabinoïdes en neurologie et en psychiatrie ), « Il est temps pour un new deal entre la neurologie et la psychanalyse ».111Et à l’appui de cet espoir, ils mettent en avant les récentes découvertes neurobiologiques qui valident, de fait, à leurs yeux, les hypothèses freudiennes ou lacaniennes : – la formation, la maintenance et la « re-association » de la mémoire, et sa potentialisation a long terme – l’altération des fonctions cérébrales a la suite expériences traumatiques tout autant réelle qu’imaginaires – des anomales cérébrales liées à des associations dysfonctionnelles entre des stimuli externes et internes, et la matérialisation de ce que Freud envisageait comme « l’inconscient » … etc. Par ailleurs les études sur la neuroplasticité cérébrales permettent de mettre en évidence des processus biologiques qui peuvent être reliés à la signification des symptômes, tels qu’ils sont interprétés dans la théorie psychanalytique. Il est clair que si l’on veut pouvoir apprécier la conclusion optimiste de Amine Benyamina et collègues112, dans leur récent article sur l’efficacité des psychédéliques en psychiatrie (revue systématique des essais cliniques), je cite « les psychédéliques ont des propriétés particulièrement intéressantes par rapport aux traitements utilisés habituellement en psychiatrie et en addictologie. En effet, l’efficacité maximale est le plus souvent atteinte en quelques heures après leur administration, entraîne une amélioration substantielle, même dan,s les pathologies résistantes, ou habituellement peu sensibles aux traitement médicamenteux, en addictologie par exemple. Cette efficacité peut perdurer pendant des mois voire des années. En ce sens, les psychédéliques pourraient constituer une véritable révolution dans le traitement des affections psychiques pour lesquelles les traitements actuels disponibles mettent le plus souvent plusieurs semaines a agir, sont partiellement efficaces et dont l’interruption peut se solder par une rechute ». (ça fait juste 70 ans qu’on vous le dit!) eh bien, l’alliance de la pharmacothérapie et de la psychothérapie reste essentielle, ici, comme ailleurs…

Et il s’agit aujourd’hui de s’atteler à la transmission des expériences réalisées par les anciens, et à favoriser les formations en « psychothérapie psychédélique », avec l’étude des effets négatifs, à l’instar du travail de l’équipe de Johnson Griffiths et coll. précédemment cité113, ou les écrits spécifiques sur la question, (comme le livre historique de Stanislas Grof114, les ouvrages de Neal Goldsmith115, James Fadiman116, de la MAPS et de Rick Doblin, des équipes travaillant avec la MDMA dans les PTSD (Torsten Passie117, Lisa Jérome, Mickael Mithoefer118), le dernier ouvrage de Ralf Metzner119, ceux de R. Coleman120, et Richard Miller121, les écrits de Janis Phelps122, ou de Mark Haden123  

 

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