La fée « méthadone »

Entretien Éric Favereau / Anne Coppel Chapitre du livre : « Nos années Sida – Vingt-cinq ans de guerres intimes ».

  Anne Coppel, c’est un visage et des mots. “La fée méthadone”, comme l’a baptisée joliment Arnaud Marty-Lavauzelle.

Elle fut décisive en 1992 pour secouer le milieu de la toxicomanie, totalement passif devant l’hécatombe que provoquait le VIH chez les usagers de drogue par voie intraveineuse. La France était en retard, “meurtrièrement” en retard sur la question. La cause ? Un dogme implicite régnait : les toxicos, il faut qu’ils arrêtent de se droguer avant que l’on ne puisse les soigner. Alors faute de décrocher, ils mouraient. (…)   

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La traque aux fumeurs de cannabis s’enflamme

ECOIFFIER MATTHIEU Libération, pages SOCIÉTÉ, 27 février 2006   La chasse aux usagers de cannabis bat son plein. Selon les derniers chiffres de l’OCRTIS (1), que Libération s’est procurés, le nombre d’interpellations ne cesse d’augmenter. En 2005, il y a eu, rien que pour usage, 106 610 infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), […]

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Traitements de substitution aux opiacés : stupéfiante manœuvre arrière / Lettre ouverte à Xavier Bertrand, Ministre de la Santé

Action 102, ACT UP PARIS   Act Up-Paris et Sidaction ainsi que Anne Coppel, Michel Hautefeuille et Marc Valleur ont fait parvenir à Xavier Bertrand une lettre ouverte pour répondre à la volonté de la MILDT [1] et du ministère de l’Intérieur de classer le Subutex®, un traitement de substitution aux opiacés, comme stupéfiant.   Lettre […]

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Drogues et dommages sociaux – Revue de littérature internationale

  OFDT, 456 p. Juin 2005. Si la question des risques ou des dommages sanitaires liés aux consommations de produits psychoactifs est relativement bien documentée, il n’en va pas de même pour celle des dommages sociaux associés à l’usage de drogues illicites ou à une consommation excessive d’alcool -notamment en termes d’accidentologie (hors circulation routière), […]

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La réduction des risques liés à l’usage de drogues, Stratégie de changement des politiques de drogues ?

La réduction des risques liée à l’usage de drogues doit-elle être considérée comme un changement de la politique des drogues ou bien n’était-elle que la version sanitaire de la politique française des drogues ? Officiellement, c’est la continuité de la politique qui est revendiquée ; programmes d’échange de seringues, “ boutiques ” qui accueillent les usagers de drogues sans exiger qu’ils soient sevrés ou même testing des drogues de synthèse dans les raves et free-parties ont été ajoutés au dispositif existant au titre de la prévention du sida. Quant aux traitements de substitution, ils ont acquis le statut de traitement de la dépendance

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De l’usager de drogues à l’usager des services socio-sanitaires : l’action de proximité face aux logiques de services

Commentaire Sciences Sociales et Santé Volume 23, n° 1, mars 2005 À Nicole Ducros, du TIPI, qui a contribué à ma réflexion   « Par quels processus un groupe d’acteurs hétéroclites parvient à redéfinir un problème public ? » s’interroge Gwenola Le Naour dans l’article consacré à la mise en œuvre de la politique publique […]

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Lettre ouverte aux Délégués de la dix-huitième session de la Commision sur les Drogues Narcotiques (CND)

  En cette année où l’UNODC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime) préside l’exécutif du programme joint des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA), nous tenons à manifester notre inquiétude quant aux efforts que font les Etats-Unis afin de contraindre l’UNODC à retirer son soutien aux échanges de seringues, à la […]

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Good practice, good results. Maintenance treatment outcomes in France

Summary

In 2004, a public debate emerged on the misuse of, and trafficking in, prescribed drugs. Because of their positive outcomes, maintenance treatments were not officially questioned. A national evaluation showed that the decrease of 80% in fatal overdoses and of 67% in arrests for heroin use (1994-1999) were directly connected with treatment accessibility. This assessment resulted in a consensus among addiction and public health experts. These good results have not, however, been published by the mass media, and the general public still is unaware of them. Nor were the causes of these good results were not discussed among health professionals. They are not only due to the medications involved, but to good clinical practices. The first practitioners who started to prescribe maintenance treatment had followed extensive training, and were networking and building relationships of trust with their patients. Against the background of this public debate, a consensus conference on maintenance treatments organ- ized in 2004 recommended that the prescribing GPs should be better trained, and that they should be included in professional networks. Although these recommendations gave priority to the improvement of clinical practices, the authorities have decided to implement control measures over patients. These measures might make access to treatment more difficult, and they fail to sup- port the involvement of GPs and pharmacists. The effectiveness of substitution treatments could be affected.

Key Words: Maintenance treatment – Treatment accessibility – GPs training

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Le panel citoyen « Mieux vivre à Stalingrad », L’expérience menée à Paris

« DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE ET RÉDUCTION DES RISQUES » COMMENT ASSOCIER LA POPULATION LOCALE À LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D’UN QUARTIER ? 56e RENCONTRE DU CRIPS ÎLE-DE-FRANCE – 14 OCTOBRE 2004 LETTRE D’INFORMATION – N°73   DOUBLE INTERVENTION : BERNARD JOMIER ET ANNE COPPEL   BERNARD JOMIER, ADJOINT AU MAIRE, CHARGÉ DE LA SANTÉ, MAIRIE DU […]

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The institutional and historical context of introduction of opioid replacement therapy in France, and the situation of France in this field compared to other comparable countries

Summary

The main characteristics of opioid replacement therapy in France are: 1) the large number of patients, almost 100,000 ; 2) the use of high-dose buprenorphine ; 3) about eight out of ten patients are treated by GPs. The development of opioid replacement therapy is both very recent (1995, Marketing Authorisation) and very rapid. Although cases of misuse have been observed (injection, resale on the black market), a national evaluation showed that development of these treat- ments has been accompanied by an improvement of health and social integration (80 % reduction of fatal overdoses, reduction of syringe sharing, 67% reduction of arrests for heroin use between 1994 and 1999 – see INVS, 2001). These good results are due to a large access to care and Good Clinical Practice by a majority of practitioners. On the basis of follow- up studies, about two-thirds of patients obtain a benefit from these treatments. An improvement of current results would require adaptation of the management of poorly stabilized patients, with a broader access to care, including easier access to methadone. Erratic practices must be controlled by publi- shing good clinical practice guidelines, training of practitioners and improvement of the quality of the relationship with patients.

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« Dans quel contexte historique et institutionnel ont été mis en place les traitements de substitution en France et comment notre pays se situe-t-il par rapport aux pays comparables ? »

Conférence de consensus sur les traitements de substitution Revue Alcoologie addictologie Décembre 2004, Tome 26, supplément au n°4, pp. 17-26   En 1989, la DGS a commandé une étude sur le devenir des toxicomanes. Comment évaluer la mortalité des toxicomanes puisqu’il n’y a pas d’étude ou de recherche française? L’épidémiologue sollicité réunit les principales études […]

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drogues : risquer une question / Michel Foucault 1984-2004

Vacarme 29 / Automne

par Anne Coppel & Olivier Doubre

Toutes les interprétations de Foucault ne se valent pas : c’est affaire, non de vérité, mais de fécondité et de stratégie. Ainsi dans le débat sur la réduction des risques en matière de toxicomanie : la dénonciation de la médecine comme contrôle social, invoquée contre ceux-là mêmes qui se confrontent aux drogues, vient pétrifier le débat qu’elle fait mine d’ouvrir. Une autre lecture est cependant possible : celle d’un philosophe qui prenait, entre tous, le risque au sérieux, et pour qui le sens d’un dispositif social n’est jamais joué a priori.

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Un panel citoyen sur les usages de la drogue (quartier de Stalingrad à Paris)

Cosmopolitiques, n°8, « Aimons la ville », Editions de l’aube

“ Halte au trafic du crack ! ”, “les dealers dehors ! ”, “ la police doit faire son travail ! ”. Ce tract du collectif anti-crack appelait les habitants à manifester ce mardi 18 septembre 2001 “ et tous les mardis soir jusqu’à la disparition du trafic de crack ” place Stalingrad à Paris. Bien sûr le trafic de crack n’a pas entièrement disparu de la place Stalingrad mais la présence policière, avec BAC et CRS, a été renforcée. Le trafic de crack y est aujourd’hui presque invisible – au contraire des quartiers avoisinants de la Goutte d’Or ou de la Chapelle. Aussi le collectif anti-crack, considérant que ses revendications principales avaient été entendues, s’est dissous en juin 2002. L’histoire aurait du s’arrêter là.

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Les femmes et les drogues : nouveaux rapports sociaux de sexe et nouvelles formes de subjectivité

À deux reprises au cours de l’histoire, les femmes ont été associées aux drogues: entre dépendance et autonomie, ces consommations ont accompagné un changement de rôle. À la fin du XIXe, « les morphinées », figures de la Femme Fatale, incarnent la puissance maléfique des femmes ; c’ est là une figure traditionnelle mais elle participe de la conquête d’une individualité que leur refuse la division sexuelle des rôles. Dans les années 1920, la garçonne, figure de la Femme émancipée, revendique les mêmes plaisirs que les hommes ; elle aime l’aventure, la vitesse et la cocaïne. À la fin des années soixante, les drogues accompagnent l’expérimentation de nouvelles formes de la subjectivité, mais les femmes y jouent le rôle secondaire de partenaire. Les hommes par contre, s’emparent de qualités traditionnellement dévolues aux femmes, affectivité et soin de soi. La période actuelle est marquée par le retour de deux figures traditionnelles de la femme, la « Maman et la Putain. » Ces figures ont été réactualisées en partie par la menace du sida. Redoublement de la stigmatisation ou reconnaissance des droits de la Femme ? Ces deux logiques s’affrontent aujourd’hui. Donner aux femmes le moyen de choisir en termes de protection de leur santé comme plus largement en termes de choix de vie ou réprimer, telle est l’alternative.

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