Le collectif «​ Limiter la casse »​ : Présentation et histoire en annexe de Peut-on civiliser les drogues ?



EN COMPLÉMENT : Texte d’Anne Coppel dans Asud Journal, publié en décembre 2020


 


Histoire et présentation en annexe du livre : Peut-on civiliser les drogues ? (2002)


tract-limiter-casse-bandeauLa première réunion de Limiter la casse s’est tenue le 25 mars 1993 à Paris. Neuf associations avaient été invitées, mais ce collectif était d’abord un collectif de personnes avec ses trois composantes :

  1. des militants de l’autosupport avec Phong et Gilles Charpy, Jean-René Dard, Fabrice Olivet ainsi que ses alliés, Abdallah Toufik, Philippe Pignarre, Jean Schmidt ;
  2. des militants de la lutte contre le sida avec Arnault Marty Lavauzelle, Valère Rogissard, Alain Bonnineau de AIDES, Loïc Lemoigne, Annie Rosset, Marso Baussardo et Claude Gyomarch d’Act Up, Mathieu Verboud et Eric Lamien d’ARCAT, Jean Javanni d’APARTS ;
  3. des acteurs de santé, association humanitaire avec Jean-Pierre Lhomme, Bertrand Lebeau et Alain Géant de MDM, association de médecins généralistes avec Jean Carpentier et Jean-François Bloch-Lainé du REPSUD, Patrick Delasselle et Sibel Bilal de l’IPSAS, Serge Hefez d’ESPAS, des associations spécialisées avec Malika Tagounit et Annie Leprètre de Charonne, Alain Beaudouin, Leilah Chaouch, Lia Cavalcanti et Anna Fradet d’EGO, Jean-Jacques Deluchet de la Terrasse, Nelly Boullenger d’ARCADES, Didier Touzeau, Florence Arnold Richez et Anne Coppel de FIRST.

Le 19 octobre 1993, le collectif publie un appel dans Le Monde et Libération qui commençait par « Des toxicomanes meurent chaque jour du sida, d’hépatite, de septicémie par suicide ou par overdose. Ces morts peuvent être évitées, c’est ce qu’on appelle la réduction des risques … » et se terminait par : « L’alternative entre incarcération ou obligation de soin est une impasse. La responsabilité des pouvoirs publics est engagée comme elle le fut dans l’affaire du sang contaminé. Parce qu’une seule injection suffit pour devenir séropositif, parce que les toxicomanes sont nos enfants, nos conjoints, nos voisins, nos amis, parce qu’on ne gagnera pas contre le sida en oubliant les toxicomanes, limitons la casse ! »

Outre ses membres fondateurs, l’appel a été publié avec les signatures suivantes :

Dr Aeberhard, Dr Barré-Sinoussi, 1 Dr Barzach, Pierre Bergé, Marie-Christine Blandin,Jean-Louis Borloo, Me Boulanger, Dr Cyrulnik, Dr Dagognet, Daniel Defert, Patrick Devedjian, Harlem Désir, Julien Dray, Dr Escande, Mgr Gaillot, Dr Granjon, Me Tiennot-Grumbach, Françoise Héritier-Augé, Jean François Hory, Dr Katlama, Pr Kazachine, Dr Kouchner, Dr Lebas, Daniel Le Scornet, Me Danièle Lochak, Dr Lowenstein, Me Molla, Pr Olievenstein, Gilles Perrault, Michelle Perrot, Michel Piccoli, Madeleine Rébérioux, Pr Rozenbaum, Claudie Schneeberger, Isabelle Stengers, Fodé Sylla, Me Dominique Tricaud, Alain Vogelweith, Dominique Voynet. Quarante-huit associations ont signé cet appel, majoritairement issues de la lutte contre le sida, mais aussi la Ligue des droits de l’homme, la Cimade, SOS Racisme, le Syndicat de la magistrature.

« Une puissante organisation des collabos de la drogue, pédérastes et drogués », avait dénoncé André Chesnière. L’organisation pourtant n’a jamais été le fort de Limiter la casse. Limiter la casse a été plus un lieu de débats et d’élaboration collective – les articles publiés par les uns et les autres ont été nombreux – qu’une association organisée pour l’action. Entre avril 1993 et jusqu’aux 4 et 5 juin 1994, date des états généraux, qui ont réuni quelque huit cents personnes, les réunions étaient hebdomadaires; c’est ensuite dans le développement des actions de terrain que les militants les plus actifs se sont investis.

Voir le Tract

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